Gestionnaire de flotte : un métier de plus en plus complexe. Retour sur l’émission du Journal des Flottes de novembre.
- juliette116
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Le 20 novembre dernier, nous sommes intervenus dans l’émission 100% digitale du Journal des Flottes, en compagnie de GEOTAB, Pelikan Mobility et notre client les Laboratoires Expanscience. Dédiée à la complexification du métier de gestionnaire de flotte, voici ce qu’il fallait retenir de cette émission.

Le métier de gestionnaire de flotte a profondément muté durant la dernière décennie. Auparavant, centré sur la gestion d’un catalogue simple – un besoin de mobilité, un véhicule thermique, un choix limité dans les modèles – il doit désormais composer avec une transition énergétique massive, un cadre réglementaire mouvant et des attentes collaborateurs totalement réinventées.
1. La transition énergétique comme accélérateur majeur
Le Dieselgate en 2015 a marqué un tournant. Aux réformes fiscales s’est ajoutée la pression croissante pour s’éloigner des motorisations thermiques. Comme l’explique Philippe Ambon, notre directeur du développement, la transition n’est pas qu’un sujet technique : il faut déconstruire les idées reçues, accompagner les collaborateurs, résoudre les enjeux d’autonomie et de recharge, et intégrer les dimensions RH, RSE, achat et finance.
L’électrification devient un impératif stratégique : bornes en entreprise et à domicile, analyse des usages, fiscalité des avantages en nature, maîtrise du CAPEX. Le gestionnaire de flotte se retrouve au cœur d’un système complexe où chaque direction de l’entreprise est impliquée. Pour leurs parcs VP comme utilitaires, les entreprises doivent développer une vision globale, tester, expérimenter et piloter le changement sur plusieurs années.
2. Des missions élargies et une productivité en baisse
Avec la multiplication des règles (Loi LOM, ZFE, taxation incitative), l’augmentation des coûts et l’explosion du catalogue électrique, la fonction s’est fortement densifiée et la montée en complexité est nette. Les gestionnaires de flotte doivent aujourd’hui :
analyser des données d'usage,
intégrer les enjeux opérationnels et RH,
adapter le catalogue parfois plusieurs fois par an,
piloter les coûts et le TCO,
suivre l’évolution rapide des modèles électriques,
accompagner au plus près les collaborateurs dans la transition énergétique.
3. La télématique et la donnée : de nouvelles opportunités
Pour faire face à cette complexité, le recours aux outils numériques devient de plus en plus nécessaire. La télématique permet d’analyser les usages réels, d’anticiper les entretiens, de réduire les coûts de carburant, d’améliorer la sécurité et d’objectiver les choix d’électrification. Elle facilite également le passage au calcul des avantages en nature au réel, extrêmement bénéfique pour les gros rouleurs. Les données issues des véhicules électriques – autonomie, recharge, consommation – rendent la connectivité encore plus stratégique.
Comme l’explique sur le plateau, Annalisa di Girolamo, responsable des services généraux des Laboratoires Expanscience, ces outils sont devenus essentiels pour suivre l’électrification, optimiser le catalogue et piloter les coûts. Mais les gestionnaires n’ont plus le temps de tout faire seuls : d’où l’importance de s’appuyer sur des experts externes comme holson, capables d’apporter conseil, fiscalité, pilotage, accompagnement au changement et partage de vision stratégique.
4. Le rôle croissant de l’analyse prédictive et de l’IA
Le volume de données explose et, paradoxalement, complique parfois la prise de décision. Par conséquent, le défi n’est plus de collecter, mais de rendre la donnée intelligible et opérationnelle. C’est là que l’intelligence artificielle entre en scène.
Ainsi l’IA développée par GEOTAB permet de poser des questions complexes en langage naturel sur des sujets techniques tels que la prédiction des pannes, l’anticipation des comportements à risque, l’optimisation de la recharge ou des propositions automatiques d’actions.
Côté Pelikan Mobility, l’IA et le jumeau numérique simulent les scénarios d’électrification croisant usages réels et caractéristiques des véhicules pour définir des trajectoires de transition compatibles avec les contraintes opérationnelles et financières des entreprises.
Dans un avenir très proche, selon Philippe Ambon, notre directeur du développement, l’IA permettra d’automatiser une grande partie de l’exécution (alertes, réajustements de contrats, traitement d’amendes, réponses aux conducteurs), recentrant le gestionnaire de flotte sur le pilotage et la décision stratégique.
5. Vers un métier recentré sur la décision et l’expertise
En conclusion, face à l’électrification, à la montée en puissance de la data et à la transformation réglementaire, la gestion de flotte devient un métier d’expertise, profondément transversal. L’outil ne suffit pas : il faut savoir lire la donnée, l’analyser, arbitrer, accompagner, convaincre. Le gestionnaire de demain, appuyé par l’IA et des partenaires experts, sera moins exécutant, mais davantage stratège.
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